Accueil > Blog > Penser global > APPRENONS LA NOVLANGUE DE L’OLIGARCHIE AVEC LA GAZETTE LOCALE : Aujourd’hui (...)

APPRENONS LA NOVLANGUE DE L’OLIGARCHIE AVEC LA GAZETTE LOCALE : Aujourd’hui « La Faute ».

Mea culpa, mea culpa, mea maxima culpa

mercredi 1er juin 2016

La gazette locale s’inquiète ce jour des futurs problèmes de circulation le jeudi 2 juin au niveau de la patte d’oie, « la faute » aux manifestants contre la loi El Khomri (article non signé).

La veille, déjà, Ch M-D - des initiales suffisent au vue de la qualité de l’article, le nom complet eu été de trop – s’inquiète, avec les cafetiers, de la diminution du nombre de consommateurs aux terrasses, liée d’une part au mauvais temps et d’autres part aux manifestations qui bloquent la place pendant plusieurs heures si bien que « pendant 4 ou 5 heures dans une journée où il fait beau », ceux-ci ne vendent pas « un seul café ».
Ainsi, le temps pendant le mois de mai fut mauvais, à l’exception des rares heures de soleil qui auraient pu permettre la consommation aux terrasses, dont l’accès fut malheureusement gênée par les manifestations. Pourtant, étant moi-même amatrice de ce genre de réunions et de cafés en terrasse, il ne m’a pas semblé que la soleil fût présent en arpentant le pavé, ni les cafés vides lors des rassemblements.

Nonobstant cela, la gazette locale nous rappelle avec diligence que les manifestants sont fautifs de troubles sur la voirie entraînant des perturbations pour les automobilistes et le commerce local, en sus du mauvais temps, dont le syndicaliste n’est pas encore responsable, mais nul doute que cela viendra.

Donc, la faute…
Du latin fallere, tromper, faillir, duper, abuser, manquer (à sa promesse), la faute est un manquement plus ou moins grave à un devoir, à un usage, à une règle de conduite, à la morale, à une prescription religieuse (péché) ; bref, une action considérée comme mauvaise.

Ceci n’est pas rien. L’utilisation de ce terme implique ainsi que l’action est réalisée par un sujet pourvu de volonté ; que son action cause un dommage à autrui, et que, contrairement à l’erreur, elle engage la responsabilité de celui qui l’a commise et qui doit l’assumer. Elle a pour conséquence la culpabilité et donc la sanction inhérente à celle-ci.

On peut s’accorder facilement sur le fait que ce mot n’a pas été choisi … par erreur. En effet, la méthode consiste à choisir un terme avec une forte charge symbolique, dont l’utilisation régulière de façon inadaptée, en en minimisant la portée et le sens, est destinée à empêcher toute pensée critique en imposant une association d’idée conditionnée. Car sidérer la pensée, c’est l’annihiler

En conclusion, le manifestant/syndicaliste/gréviste est coupable de troubles de l’ordre public/crise/atteintes à la liberté/morosité ambiante et des marchés…voir du mauvais temps ; qu’importe, puisque l’essentiel est que l’infiltration insidieuse d’un sentiment de culpabilité pénètre chaque citoyen pour que, au minimum, celui-ci hésite à s’opposer, et, au mieux, blâme les opposants. Au pire, il conduit à accepter le châtiment qui ne manque pas de tomber, sous la forme de la violence policière.