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Alors que le représentant du groupe Eco Citoyenne réclame la présence de que ce qu’il nomme le « drapeau gascon » sur la façade de la mairie, nous expliquons l’origine de ce blason et en quoi il ne nous semble pas approprié pour représenter les valeurs que nous portons.

A propos du blason de la Gascogne

Réponse à Eco Citoyenne

samedi 16 janvier 2016

Alors que le représentant du groupe Eco Citoyenne réclame la présence de que ce qu’il nomme le « drapeau gascon » sur la façade de la mairie [1], nous souhaitons rappeler l’origine de ce blason, car à mettre en avant des symboles, il est au minimum nécessaire d’en connaître la signification et de l’assumer.

En l’occurrence, il s’agit des armes créées par Louis XIV pour compléter son armorial. En effet, la Gascogne n’a jamais eu d’armes propres car la soumission de Bernard d’Armagnac au duc d’Aquitaine était antérieure à l’introduction des blasons : le lion évoque celui des Armagnac et des Mauléon, l’écartelé évoque une province frontalière.

En ce qui nous concerne, compte-tenu de cette origine, nous ne trouvons pas que ce soit la meilleure représentation de la ville, de la Gascogne et encore moins des valeurs de paratge [2] et de convivencia [3] qui animent notre engagement dans le respect des diversités culturelles et philosophiques transmises au travers de notre patrimoine historique.

Nous préférons de très loin le symbole des Comtes de Toulouse dit "croix occitane" ou "croix de Toulouse" qui est un symbole solaire, expression d’une laïcité avant-gardiste. Il est par ailleurs intéressant de rappeler que c’est un de ces comtes de Toulouse, Raimond V, qui sous la pression de la population révoltée, capitula au profit d’une assemblée municipale élue et qu’ainsi Toulouse devient une république le 6 janvier 1189 [4].

A l’Alternative le Front de g’Auch, nous préférons œuvrer pour la présence de la culture et la langue occitane de Gascogne, plutôt que de chercher à réhabiliter des blasons ou de prétendus personnages emblématiques, comme par exemple ce mousquetaire, mercenaire sanguinaire, ayant connu ses heures de gloire en menant des répressions impitoyables contre des révoltes de paysannes et paysans qui mourraient de misère et de faim.

Portfolio


[1Voir p. 27, tribune politique du magazine municipal « Vivre à Auch » n° 18.

[2Terme intraduisible littéralement dans d’autres langues, à la fois sens de l’honneur, amour courtois, respect de soi et de l’autre, quel que soit son sexe, sa race, sa religion ou son origine sociale, ainsi que la négation de la loi du plus fort.

[3Art de vivre ensemble dans le respect des différences en termes d’égalité. Ce concept s’inscrit dans l’histoire du pourtour méditerranéen, notamment occitan, qui voyait cohabiter pacifiquement les juifs séfarades d’Espagne, les musulmans (arabo-andalous) occupant la Septimanie (Languedoc Roussillon actuel) et la Provence, et les Wisigoths bâtisseurs de Toulouse (Tolosa).